En pleine transat !!

Publié le par Bertrand DORET

Jeudi 28 janvier 2010, 22h50T.U., soit 19H50 heure locale

 

Position d’EGAIA :

18°59,4’N

52°04,8’W

(soit au milieu de l’Attlantique, à environ 600 miles des petites Antilles)

 

Je profite des moteurs du bateau pour charger un peu mon ordinateur, et écrire quelques mots. Ici, au milieu de l’océan, on est restreint en eau douce, en gaz et en gazoil, ce sont les principales choses auxquelles on doit faire attention (l’eau, la nourriture ca va pour le moment, on a mis hier notre dernière bouteille de gaz, et pour l’electricité, on utilise les moteurs pour recharger les batteries, à utiliser le moins possible… mais je profite tout de meme de quelques instants pour ce message !! pour le bonheur de tous !)

 

            Alors… par où commencer le récit de ce voyage si particulier ?? Tout d’abord, voila 16 jours que nous avons quitté les Canaries, que nous ne voyons tout autour de nous que la mer, toute bleue, et le ciel, avec ses multiples facettes, tantôt gonflé de nuages, tantôt libre de toute perturbation. Je vous laisse imaginer les nuits que je peux passer à regarder les levers et couchers de lune, les ciels étoilés sans aucune lumière parasite, puis les levers de soleil, les couchers… avec les reflets sur la mer c’est encore plus magique. Et toujours, depuis 2 semaines, notre cata qui file vers l’ouest, poussé inexorablement par les alizés. Il y a quelques jours, il y avait pétole (c'est-à-dire zéro vent), on en a profité pour NOUS BAIGNER eh oui, en plein milieu de l’Océan, avec entre 5000 et 6000m de profondeur sous nos petits pieds… la mer était d’une tranquillité et d’une couleur si agréable, on s’est ploufé pour nous rafraîchir car la chaleur était pesante, tranquillement juste avant le déjeuner…ce fut vraiment surprenant de me penser là à nager, avec des grosses bêtes, entre requins et orques, au milieu des poissons volants !!!

 

           

Autre anecdote : la pèche !! on laisse habituellement 2 lignes à  la traine, avec un poulpe et un rapala pour servir de leure 30m derrière le bateau… eh bien figure toi que ca marche très bien, on a péché 4 bonnîtes (des genres de thons).. et surtout, un truc ENORME : un Espadon Voilier, il était tellement beau, entre 25 et 30kg et 1m60… (plus grand que Boso, l’autre équipier, c’est pour te laisser imaginer) on a eu quelques difficultés à le remonter, mais je m’étais équipé avec mes gants de ski, mon gros pantalon et des serpillières… il faut se méfier de ces bêtes, ca peut faire des dégâts un coup dans le bras ou dans la figure… bref, je lui ai fait une petite immobilisation genre prise de judo, heureusement que je suis allé jusqu'à la ceinture marron, ca m’a bien servi pour l’immobiliser au sol !!

 

 

On se mange les lasagnes aux légumes ce soir au diné, je vous laisse quelques instants !

 

L’eau file contre l’étrave du bateau… la couleur change du bleu au vert, plongeant vers la profondeur de la mer. On a commencé un tournoi de coinche, un genre de belotte un peu plus dynamique, et c’est cool, on se fait une petite partie parfois après le déjeuner, lorsque le soleil est trop fort, en attendant d’aller pouvoir s’allonger dans le tranpoling devant. C’ets chouette car schtroumpfette ( le capitaine ), nous fait bien confiance, à moi et Boso, et ainsi, la nuit, nous faisons de quarts seuls de 3 heures, c’est vraiment extra : on veille pour éviter d’autre bateaux (mais au milieu de l’Atlantique, ils sont rares !!) et on change les voiles en fonction du vent, de la direction, du cap… et si il y a un doute ou un problème, alors on réveille le skipper ou le second. Ca permet de faire des nuits confortables et de bien profiter de la journée, qui est découpée en deux par binome pour les veilles diurnes.

 

Un matin, je largue un riz sur la grande voile car le vent diminuait un peu… et j’entends un petit bruit métallique à l’avant… je vais voir, et je trouve une petite rondelle métallique… bizarre … ?? Je regarde un peu … et je m’aperçois que le vite mullet est en train de se faire la malle (c’est la pièce qui relie la beaume au mat) et qu’il étaait parti à 90%.... et donc que la beaume ne tenait presque plus…  ouille ouille  ouille  … ca sent le roucit si la beaume nous lache maintenant, avec les voile et compagnie…. Je vais frapper a la porte du capitaine assez fort (car on a cassé la poignée de sa chambre, on ne peut plus ouvrir la porte de l’extérieur !!! ) et lui explique la situation… branle bas de combat, nous voila sur le pont toutes voiles affalées à trouver un moyen de réparer ce facheux détails… biensur on se prends un grain au passage (pluie et vent) et avec quelques astuces on finit par remettre la pièce en place…. On peut poursuivre notre route !!

 

Bref, voila quelques mots pour vous tenir au courant, je pens l’envoyer à l’arrivée à Cuba si je trouve internet.

 

En attendant, je profite bien de ces moments et pense bien à vous, sur le continent !!

 

 

A bientôt

 

 

                                                Bertrand

 

 

 

Publié dans Transat

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